L’ESPRIT DU

LABYRINTHE

Sixième 6

Collège Les Pins d’Alep

Inathéa et Loris s’ennuient un jour chez eux, alors la jeune fille propose à son frère jumeau d’aller se balader dans le jardin du Las. En se promenant dans ce magnifique jardin, ils repensent à leur père, disparu depuis deux ans, qui les y emmenait souvent. Apercevant un arbre gigantesque dont le sommet invisible touche au ciel, les enfants se regardent et décident de l’escalader.

Ils grimpent et découvrent avec une immense surprise, au beau milieu de l’arbre, un petit losange coloré, aux motifs de fleurs et de feuillages. La curiosité s’empare d’eux et Inathéa approche tout doucement sa main.

À peine l’a-t-elle effleuré que l’arbre se met à trembler de toutes ses feuilles. Les jumeaux sont pris de panique mais n’ont pas le temps de se parler car, tout à coup, les voilà aspirés dans un grand tourbillon.

Les deux enfants se retrouvent au milieu d’un labyrinthe. Tout est désert autour d’eux. Des frissons leur parcourent le corps, ils sont terrifiés. Soudain retentit autour d’eux une voix grave, sans qu’ils ne voient personne : « Si vous êtes à la hauteur des épreuves qui vous attendent, vous me libérerez et découvrirez qui je suis. Si vous échouez, vous resterez là pour l’éternité. »

Dès que la voix de l’esprit se tait, une lampe de cristal apparaît devant les enfants comme par magie. Puis, tout à coup, le labyrinthe tombe dans l’obscurité.

Les enfants n’osent plus bouger et se sentent angoissés. Ils se saisissent de la lampe. Ensemble, ils soufflent dessus. Du cristal naît une lumière blanche qui fait apparaître devant eux trois chemins. Aide-les à choisir celui qui les mènera au prisonnier.

1er chemin 2e chemin 3e chemin

Les jumeaux avancent prudemment sur le chemin que tu leur as indiqué. La peur augmente, leur cœur s’emballe. Soudain ils se trouvent face à un monstre qu’ils n’ont pas vu arriver.

Il ressemble à un loup invincible, avec ses grandes dents acérées et ses longues griffes poilues. C’est l’immonde Kagnarock. À son cou est accroché un collier dont la perle centrale brille de mille feux.

Les jumeaux se disent que la lampe de cristal pourrait les aider à résister au loup. Ils posent leurs mains sur la lampe et deviennent aussitôt invisibles.

Vainquant leur peur et unissant leurs forces, ils se précipitent derrière le monstre qui rugit avec férocité et le rouent de coups jusqu’à l’assommer.

Kagnarock est au sol. Les enfants s’emparent du petit éclat brillant comme l’or, sur lequel sont gravés ces mots : « AU CIEL ». Aussitôt qu’ils l’ont en main, ils se retrouvent à la croisée des trois chemins.

Les jumeaux progressent avec prudence sur le chemin que tu leur as indiqué, à la recherche de l’esprit. Une étendue d’eau apparaît comme si elle se dessinait devant leurs yeux ébahis. Au cœur de l’eau palpite un dangereux poisson. C’est sa demeure. Ses écailles luisantes laissent voir leurs rebords effilés. Sur le dos du poisson étincelle une écaille qui brille de mille feux. Les enfants comprennent qu’ils doivent aller la chercher mais l’écaille est si tranchante que quiconque la touche meurt instantanément.

Le poisson immobile les fixe d’un regard vide comme s’il ne voyait rien. Tandis qu’Inathéa le retient de tomber, Loris s’approche de la bête et, de son bras tendu, il crochète l’écaille flamboyante à l’aide du bec de la lampe de cristal.

Les enfants s’emparent du petit éclat brillant comme l’or sur lequel est gravé ce mot : « LEVEZ ». Aussitôt qu’ils l’ont en main, ils se retrouvent à la croisée des trois chemins.

Les jumeaux empruntent avec prudence le chemin que tu leur as indiqué mais ils réalisent peu à peu que les murs se resserrent tout autour d’eux et les enferment. Sur l’un des murs apparaît un message codé. Tu dois les aider à le déchiffrer.

                                                           « Ve-
                                                           nez me cher-
                                                           cher. Je suis là-bas.
Suivez le chemin ». Ils aperçoivent alors une flèche qui
leur indique la direction à suivre. Un éclat brillant de mille
feux est suspendu à la flèche et les jumeaux compren-
                                                           nent qu’ils doivent
                                                           le prendre a-
                                                           vec eux.
 

Les enfants s’emparent du petit éclat brillant comme l’or sur lequel sont gravés ces mots : « LES YEUX ». Aussitôt qu’ils l’ont en main, ils se retrouvent à la croisée des trois chemins.

La voix lugubre de l’esprit se fait entendre de nouveau : « Vous détenez à présent l’objet qui me libérera. Assemblez les éclats d’or et vous verrez. »

Les enfants rapprochent les trois éclats d’or qui s’encastrent dans une poussière dorée pour construire une clé sur laquelle les mots gravés forment maintenant une phrase…

                        Les jumeaux dirigent
                    leur regard vers le ciel et ils
                   n’en croient pas leurs yeux :
                   les étoiles se  rassemblent
                  peu à peu pour former une carte stellaire. Ils
se disent qu’elle leur indique sûrement comment trouver l’esprit prisonnier. Ils l’observent pour la mémoriser. Ils essaient de trouver le bon chemin vers la sortie de cet horrible labyrinthe.

Après des heures de marche, épuisés, à bout de force, ils aperçoivent enfin une porte qui les laissera peut-être sortir de cet enfer. Mais ils savent qu’elle restera fermée tant qu’ils n’auront pas retrouvé et libéré l’esprit à la voix lugubre.

Inathéa et Loris parcourent des yeux un sombre recoin reculé où ils aperçoivent une forme étrange. C’est une grande cage sécurisée recouverte de barbelés. Leur regard est attiré par un cadenas brillant de mille feux. Inathéa tend à son frère la clé qu’ils ont gagnée en triomphant de leurs épreuves.

Aussitôt que Loris l’introduit dans la serrure, les barreaux de la cage disparaissent en fumée. À leur place, les jumeaux découvrent au sol une feuille contenant les instructions à suivre.

Loris porte la feuille à ses yeux et lit : « Afin de redonner forme humaine à l’esprit, il vous faudra trouver une pierre de lune et une plante très rare. Vous avez dix minutes pour réussir, sinon vous serez définitivement aspirés dans le labyrinthe… »

Les jumeaux ont la même idée au même moment car ils savent que le Museum d’Histoire naturelle qui se trouve dans le jardin où tout a basculé conserve un des seuls spécimens d’une plante presque inconnue.

Ils se précipitent alors vers la porte qu’ils ont aperçue en suppliant l’esprit invisible de les suivre. Ils l’ouvrent et se retrouvent propulsés au point de départ, sur l’arbre gigantesque du beau jardin du Las où a commencé leur aventure.

Les enfants se laissent agilement glisser au sol et se
rendent en courant dans le musée à la recherche des
deux objets magiques.

Ils trouvent la pierre de lune et la plante. Mais qu’en faire ?
Ils se rendent compte qu’ils ont conservé avec eux la lampe
de cristal et qu’elle est à présent remplie d’un
sérum incolore.

Ils en versent quelques gouttes sur la pierre de lune et la feuille. Aussitôt, la magie opère et une forme humaine apparaît devant eux dans un nuage de fumée.

Devant ce prodige leurs yeux se remplissent de larmes : c’est leur père qu’ils ont libéré ! Un immense bonheur s’empare des jumeaux qui se ruent dans les bras de celui qui leur avait tant manqué et qu’ils croyaient ne plus jamais revoir.

Inathéa et Loris retrouvent dans le jardin leur maman, qui s’inquiétait énormément de leur disparition et les cherchait partout. Elle pleure des larmes de bonheur en les serrant contre elle. Ils lui racontent ensemble l’incroyable histoire de l’esprit du labyrinthe, ils lui disent tout le courage qu’il leur a fallu pour braver les dangers main dans la main, malgré leur peur.

Leur maman, folle de joie, comprend qu’elle a non seulement retrouvé ses enfants, mais que, grâce à eux, elle a aussi retrouvé celui qu’elle aime. La famille se retrouve enfin réunie pour vivre dans le bonheur et la gaieté tout le reste de la vie.

FIN

La Marelle éditions

Littérature et numérique

Lieu consacré aux littératures actuelles situé à la Friche la Belle de Mai à Marseille, La Marelle organise des résidences de création, soutient et publie des projets d'auteurs, propose des actions culturelles auprès des publics. Elle fait partie du réseau Relief et a adopté la charte Économie Solidaire de l’Art.
Cette collection de livres numériques accueille principalement des réalisations d’auteurs ayant séjourné à La Marelle, tout en s’ouvrant à d’autres projets d’écriture. Elle s’attache aussi à proposer une édition aboutie des livres imaginés par les lauréats de l’appel à projets « Résidence d’écriture numérique » ainsi que ceux menés en ateliers, enfants ou adultes, et en milieu scolaire pour des projets d’éducation artistique et culturelle.

Ce livre est issu d’un travail collectif réalisé

au cours de l’année pilote 2018/2019 par les élèves de

Sixième 6 du collège les Pins d'Alep (Toulon, Var)

dans le cadre du projet

Nouveaux auteurs, nouveaux lecteurs :

initier aux pratiques numériques, lecture et écriture, en milieu scolaire

proposé par

Le Pôle, scène conventionnée d’intérêt national, et La Marelle.

Les auteurs

Mehdi Abid, Pelaou Ambrosi, Margot Amic-Pouzet, Axel Beltran-Biagiotti, Shawn Boivin, Titouan Bollengier-Stragier, Angeline Bonnaud, Océane Calvi, Charlie Cayol, Agathe Chene, Elina Claverie, Italo di Benedetto, Florence Diop, Ismaël Duprat, Mathias Garcia, Andréa Garro, Chaymaa Kessab, Théo Labatut, Malynda Loriot, Marwain Maaloui, Axel Micaletti, Cyprien Quibbert, Gaétane Savart, Mathéo Settani, Marine Termonia, Jahmall Victorine

Avec l’accompagnement de Rozenn Guilcher

 

L’enseignante

Albane Casals Karady

 

Participation de Junior Galin

Et des étudiants du DUT Métiers du Multimédia et de l’Internet de l’Université de Toulon

Curtis Craffe, Naomi Granes, Léo Jeanselme, Kelly Muscat, Rapahel Selwa

 

© 2019 La Marelle pour la présente édition

 

La Marelle

La Friche la Belle de Mai

41 rue Jobin, 13003 Marseille

www.la-marelle.org

 

Direction artistique et éditoriale : Pascal Jourdana

Assistance éditoriale, relecture, correction : Fanny Pomarède

Collaboration : Géraldine Attias, Roxana Hashemi

Suivi technique, développement, graphisme numérique : Gaël Vergniolle de Chantal

Illustrations : Agathe Chene

Logo (original) : Moïse de Faria / Adaptation pour l’édition : Fabien Vidotto

Achevé d’imprimer

en tirage illimité

à Marseille (France)

en mai 2019